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Le blog de Kincaid

Hygiène de l'assassin, Amélie Nothomb

7 Avril 2015, 08:30am

Publié par Kincaid

Titre : Hygiène de l'assassin

Auteur : Amélie Nothomb

Genre : Roman contemporain

Editeur : Livre de poche 

Nb de pages : 221p

Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre.
Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture.
Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se dessine alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres. Premier roman d'une extraordinaire intensité, où Amélie Nothomb, 25 ans, manie la cruauté, le cynisme et l'ambiguïté avec un talent accompli.

Mon avis :

Hygiène de l'assassin est le premier roman d'Amélie Nothomb : un roman étrange, fascinant, écoeurant et pourtant on ne peut s'empêcher de le lire. C'est à peu près ce que j'ai ressenti durant cette lecture.

 

Le roman paraît court pourtant j'ai mis la semaine à le lire, principalement parce que je n'ai plus le temps de lire autant qu'avant car sinon l'histoire est essentiellement basé sur des dialogues ce qui rend le récit fluide et tèrs addictif. En ce qui concerne le style d'écriture, on retrouve le style si étrange d'Amélie Nothomb mais ce n'est pas celui qui m'a le plus marqué : trop de néologisme et de tirades dithyrambiques qui m'ont parfois ennuyé. Bon, en même temps, quand on se retrouve face à un personnage qui se nomme Prétextat Tach, auteur illustre, obèse, imbu de lui-même, misogyne, et à l'article de la mort... on sait que l'auteur nous réserve quelquechose de spécial mais je ne m'attendais pas du tout à cela de prime abord.

 

Comme je vous le disais, cet écrivain illustre qu'est Prétextat Tach va bientôt mourir et tout les journalistes se battent pour avoir une dernière entrevue avec lui. Cinq d'entre eux reçoivent le privilège d'interviewer l'auteur (ah les pauvres^^). Chaque journée voit se dérouler une nouvelle interview qui s'apparente à un battage verbale en bonne et due forme pour le pauvre journaliste qui ne fait pas le poids face à l'intellect et la sournoiserie de l'écrivain qui se joue de ses pauvres victimes venues se jetter entre ses griffes. Chaque journée voit donc la défaite d'un nouveau journaliste, qui après cet échec doit encore subir les moqueries de ses confrères. Beaucoup de thèmes de réflexion sont abordés au cours du roman mais je trouve que le cynisme des personnages est ce qui m'a le plus marqué.

 

Pas le meilleur Amélie Nothomb que j'ai pu lire mais il a l'excuse d'être son premier roman : on pardonne le trop plein de grandiloquent et les longueurs que ça amène, surtout quand on découvre que le dernier journaliste est une femme et que, contrairement à ses confrères, elle sait y faire avec le grincheux Prétextat. Je ne vous cache pas que la fin m'a laissé sur le cul, du Nothomb tout craché, quoi !

 

Note : 4/5

 

Quelques mots sur l'auteur : Amélie Nothomb

Née en 1967 à Kobe, au Japon, Amélie Nothomb est fille de l'ambassadeur de Belgique à Rome, petite-nièce de l'homme politique Charles-Ferdinand Nothomb. 

Amélie Nothomb passe ses cinq premières années au Japon, dont elle restera profondément marquée, allant jusqu'à parler couramment japonais et à devenir interprète. Mais son expérience ne s'arrête pas là puisqu'elle vivra successivement en Chine, à New York, au Bengladesh, en Birmanie et au Laos, avant de débarquer à dix-sept ans sur le sol de Belgique, berceau de sa famille où elle entame une licence en philologie romane à l'Université Libre de Bruxelles. 

Elle écrit depuis ses dix-sept ans. Elle avoue avoir déjà écrit trente-sept romans. L'écrivain garde rangés dans un carton vingt manuscrits qu'elle se refuse à publier les estimant trop personnels. 

C'est en 1992, alors âgée de vingt-cinq ans, qu'elle fait son entrée fracassante dans le monde des lettres avec son roman "Hygiène de l'assassin." Elle enchaîne depuis les succès avec plus d'une vingtaine de publications.

Amélie Nothomb est également l'auteur de: "L'hygiène de l'assassin" (1992), "Le sabotage amoureux" (1993), "Les combustibles" (1994), "Mercure", "Péplum", "Les Catalinaires" (1995), "Métaphysique des tubes" (2000), "Cosmétique de l'ennemi" (2001), "Robert des noms propres" (2002).

Amélie Nothomb a été définitivement consacrée en 1999 alors que "Stupeur et Tremblements" a été couronné du Grand Prix de l'Académie Française et s'est vendu à 385 000 exemplaires. Ses romans sont depuis traduits en 23 langues.

Elle a également obtenu par deux fois le prix du jury Jean Giono, le prix Alain Fournier et, très connue en Italie, il premio Chianciano.

Elle est encore actuellement domiciliée à Bruxelles mais voyage beaucoup de ville en ville afin de rencontrer ses lecteurs. 

Auteur extrêmement prolifique, Amélie Nothomb publie traditionnellement un livre par an depuis 18 ans, que la critique et le public attendent chaque année au mois de septembre. 

 

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