24 heures de la vie d'une femme, Stefan Zweig
Résumé :
Scandale dans une pension de famille « comme il faut », sur la Côte d'Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d'un des clients, s'est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n'avait passé là qu'une journée... Seul le narrateur tente de comprendre cette « créature sans moralité », avec l'aide inattendue d'une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez la fugitive. Ce récit d'une passion foudroyante, bref et aigu comme les affectionnait l'auteur d'Amok et du Joueur d'échecs, est une de ses plus incontestables réussites.
Mon avis :
Cela fait un petit moment que je vois des avis ou des LC s'organisaient sur des romans de Stefan Zweig mais je n'avais jusqu'à présent, jamais eu l'envie d'ouvrir un de ses livres pour découvrir cet auteur. D'ailleurs, je dois vous avouer que ce roman m'est tombée dans les mains un peu par hasard : j'avais envie d'une histoire courte et le livre est arrivé au bon moment.
Je ne dirai qu'une chose : quelle fabuleuse découverte ! C'est un roman vraiment très court, pourtant l'histoire est bien travaillée, l'écriture parfaitement maîtrisé et le lecteur se prend au jeu de l'intrigue. J'ai été saisie par le courage du narrateur, qui au mépris de l'avis général, ne cesse de défendre la pauvre malheureuse que l'on accable mais celle qui m'a le plus ému, c'est bien Mrs C. qui ose avouer à un quasi étranger son plus sombre secret, celui qui la taraude depuis plus de vingt ans, cette passion qui a consumé son âme au point de la faire défaillir. Or, elle sais qu'un tel comportement est condamnable à son époque d'où les propos acerbes des habitants de la pension sur Mme Henriette. Pourtant, Mrs C. va nous livrer son histoire : mélange de courage et de passion !
Je trouve que plus les livres sont courts, plus j'ai du mal à coucher par écrit mes impressions : le sujet du livre est pourtant assez anodin, celui d'une passion entre deux personnages. Pourtant les mots ont su accrocher mon attention : le soin des détails, l'enchaînement des différentes parties de l'histoire ou tout simplement la magie de l'écriture de l'auteur.
Un merveilleux roman qui m'a énormément fait pensé à "La princesse de Clèves" de Madame Lafayette, un coup de cœur du lycée.
J'ai eu la chance de découvrir ce livre grâce à Ebooks libres et gratuits, un site vraiment génial qui présente des ebooks libres de droit du domaine français et étranger de très bonnes qualités et je tiens à emercire toutes les personnes qui travaillent sur ce site pour leur remarquable travail !
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Note :
Quelques mots sur l'auteur : Stefan Zweig
Romancier, nouvelliste, dramaturge, Stefan Zweig est notamment l'auteur de Brûlant Secret (1911), Jérémie (1917), La Peur (1920), Amok et Lettre à une inconnue (1922), Volpone (1927), une biographie de Marie-Antoinette (1932), Vingt-quatre heures de la vie d'une femme (1934), La Pitié dangereuse (1938) et Le joueur d'échecs publié en 1943 de façon posthume .
Né à Vienne, d'un père juif riche tisserand et d'une mère issue d'une famille de banquiers italiens, il étudie la philosophie et l'histoire de la littérature, l'aisance financière de la bourgeoisie israélite lui permettant de suivre ses goûts.
Sa famille est croyante mais modérée.
Avant la première guerre mondiale il voyage beaucoup en Europe, à la découverte des littératures étrangères. Il sera notamment le traducteur en allemand de Verhaeren.
Il se rend ensuite puis en Inde et aux États-Unis. Il s'engage dans l'armée autrichienne en 1914 mais reste un pacifiste convaincu. Durant la guerre il s'unit avec d'autres intellectuels, dont Romain Rolland dans un pacifisme actif. A la fin de la guerre, il prône l'unification de l'Europe face à la montée du nazisme en Allemagne.
Hormis Romain Rolland, il compte parmi ses amis, Sigmund Freud, Emile Verhaëren.
Sa vie est bouleversée par l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Dès les premières persécutions, il quitte l'Autriche pour l'Angleterre (Bath puis Londres. Il sera naturalisé en 1940.
En 1941, il part pour le Brésil et s'installe à Rio. Effondré par l'anéantissement de ses rêves pacifistes et humanistes d'union des peuples il se donne la mort en compagnie de son épouse.