La comtesse et les ombres, Carey Wallace

31 Août 2011, 13:42pm

Publié par Kincaid

"La comtesse et les ombres" de Carey Wallace

Editeur : Presse de la cité

269 pages

ISBN : 978-2-258-08116-1

Résumé :

Début du XIXe siècle, dans une vallée italienne. A dix-huit ans, la comtesse Carolina Fantoni, jeune fille rêveuse et solitaire, s’apprête à épouser Pietro, le célibataire le plus couru de la région. Mais un terrible voile vient obscurcir le bonheur de Carolina. Elle est en train de perdre la vue. Inexorablement, son champ de vision se réduit, lui dissimulant la beauté des paysages qui lui sont si chers. Ses parents refusent de la croire, tout comme son fiancé. Seul Turri Pellegrino, inventeur excentrique et ami de longue date, la comprend. Secrètement épris de la comtesse, le jeune homme met au point une invention révolutionnaire qui permettra à Carolina de communiquer avec son entourage : une machine à écrire. Cette machine, qui suscite la convoitise dans la vallée, va sceller le destin de ces deux rêveurs, qui entament une correspondance secrète et dangereuse.

Mon avis :

Une très belle découverte de cette rentrée littéraire !

Dès que j'ai posé les yeux sur ce livre, j'ai tout de suite été séduite par cette magnifique couverture mêlant habilement la nature, une des passions de la Comtesse et cette fameuse machine à écrire.

Ce roman nous entraîne dans l'Italie du XIX ème siècle sur les pas de la Comtesse Carolina Fantoni, jeune fille issue d'une riche famille italienne et promise au plus beau parti de la ville, le célèbre Pietro, qui ravit le coeur de toutes les demoiselles de la région. Alors que tout semble aller pour le mieux, Carolina se rend compte avec effroi qu'elle commence à perdre la vue et malgré les avertissements qu'elle lance à sa famille et à son fiancé, tous croit à une plaisanterie de mauvais goût sauf son ami d'enfance, Turri qui est prêt à tout pour aider Carolina dans cette épreuve.

Je me suis laissée emportée par l'histoire dès les premières pages, par le récit d'une vie, celle d'une jeune fille amoureuse de la nature, d'un tempérament plutôt solitaire et qui aime se perdre dans ses rêveries : j'ai retrouvé dans l'écriture de l'auteur l'ambiance feutrée du roman de Stendhal "Le rouge et le noir" que j'avais adoré : des descriptions magnifiques, une romance tout en légèreté et des personnages qui essaient de se conformer à la place que la société leur a donné !

Des personnages qui m'ont énormément plu : Pellegrino Turri, l'ami d'enfance de Carolina, qui n'est guère aimé de la noblesse à cause de ses inventions ratés dont bon nombre ont fait les frais et bien sûr Pietro, le mari de Carolina, d'un caractère assez joyeux, je les trouvais très narcissique, toujours à la recherche d'un public pour l'admirer : entre les trois personnages se tissent un triangle amoureux où se côtoie une amitié d'enfance et un béguin d'adolescence.

Ce roman est vraiment très bien écrit : une écriture fluide et très poétique qui sert à merveille les rêveries de la jeune fille et transporte le lecteur dans son monde imaginaire, un monde qui prend tout son sens quand Carolina perd la vue : on pourrait penser que le fait de devenir aveugle rendrait le récit mélodramatique et enfermerait la narratrice dans une sorte de dépression et bien pas du tout : pas une seule fois, l'auteur n'a laissé le récit dérivé vers des scènes tristes, certains sentiments sont sous-entendus mais le seul qui reste en mémoire c'est le courage de Carolina qui, au lieu de s'apitoyer sur son sort, part à la découverte de ce nouveau monde et s'habitue peu à peu à vivre avec son handicap !

La fameuse machine à écrire n'est pas vraiment au centre du roman, elle n'apparaît qu'à la page 172 et à part son fonctionnement et le succès qu'elle provoqua dans le cercle de noble dont faisait partie Carolina, on n'en entend pas beaucoup parler : elle ne m'est apparue que comme un objet secondaire au même titre que les encyclopédies de Turri et elle disparait bien vite devant la romance unissant les deux personnages mais les quelques rebondissements qu'elle entraîne dans la vie de Carolina, précipitent le récit vers une fin que j'ai trouvé prématurée et qui m'a énormément déçue : de nombreuses questions restent sans réponse et même si j'ai quelques idées, j'aurais aimé en savoir plus sur le devenir des personnages et sur ce qui les avaient amenés à prendre de telles décisions.

J' ai passé un agréable moment avec ce livre et je vous invite à le découvrir.

Je remercie chaleureusement et les éditions pour ce partenariat !

Note :

Commenter cet article

Afrae

04/09/2011 17:53

Tu as tout à fait raison, j'ai aussi beaucoup aimé Pellegrino Turri, il a été mon préféré !

Répondre

Kincaid

04/09/2011 18:51

Oui moi aussi ! j'ai adoré cet inventeur un peu fou dont les créations sont à la fois surprenantes et très marrantes notamment les bougies qui embrasaient les robes des jeunes filles !!