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Le blog de Kincaid

Les Celtes : une société Tri-partite

6 Septembre 2009, 15:21pm

Publié par Kincaid

 Comme toute société indo européenne, elle était divisée en trois ordres, trois fonctions : spirituelle, guerrière, et productrice. Toutes avaient un rôle bien défini, mais n'étaient pas forcément hermétiques.
 La société n'était pas sclérosée, et il était possible à un paysan de devenir noble ou druide. Si dans la majorité des cas, un bon roi était fils de roi, et un druide fils de druide, la tradition n'était pas absolument contraignante.



Les Artisans :

Pour les auteurs de l'Antiquité, les Celtes et nombres de leurs us et coutumes étaient étranges et barbares ; mais c'est une fausse impression.

Les Celtes étaient des artisans, des artistes et commerçants très doués et créatifs.
Les artisans Celtes comptaient parmi les plus doués de leur époque, et ils réalisaient de véritables oeuvres d'art, notamment en métal.






Les forgerons celtes étaient réputés car pour, pour la fabrication des armes, ils alternaient des couches de fer dur et de fer doux, ce qui donnait des épées à la fois robuste et souple.


On leur doit également, l'invention de la soudure, de la cotte de mailles et du fer à cheval.




D'autres inventions celtes à noter : le tonneau ( pour la bière ou le vin cf Astérix chez les Bretons  !!!!), le marteau, le compas, la faucille, la fabrication du verre qui servait à confectionner des bracelets multicolores.





Les orfèvres fabriquaient de superbes bijoux en or et en bronze, en particulier les colliers que portaient les hommes :

- le torque, symbole du guerrier et qui devait le protégeait du danger.



-
les chaudrons

Ils étaient utilisés lors des cérémonies rituelles, associés aux fêtes de l'autre monde.
 
Le plus connu, reste le Chaudron de Gundestrup, un chaudron d'argent, remarquablement décoré, considéré comme l'un des chefs d'oeuvre de l'art celte.

Il est conservé au Musée national du Danemark de Copenhague dont il est une des pièces les plus célèbres.

Ce chaudron est parcouru de nombreux motifs illustrant la mythologie celte, tels qu'une représentation de Cernunnos, une autre de Taranis, une encore d'un dieu ou d'un géant plongeant des guerriers morts dans un chaudron afin de les ressusciter.

Dans la mythologie celtique, le chaudron « magique » peut, suivant les légendes, donner de la nourriture pour un millier d'hommes, tel le chaudron d'abondance du Dagda, ou bien donner le savoir universel à celui qui goûte de son contenu ou encore ressusciter les morts.

Sur le chaudron de Gundestrup, on trouve aussi des représentations d'animaux exotiques comme des lions ou des dauphins, ce qui montre que les personnes qui ont fabriqué ce chaudron ont eu des rapports étroits avec le monde méditerranéen.

- Les petits objets




Il s’exerce dans les domaines de l’armement, du foyer et de la parure.

Toutes les pièces de l’équipement du guerrier sont donc des objets d’art (à tel point que les nécessités imposées par la forme des épées entraînant des modifications du décor, on a pu parler d’un style des épées).

Pour la guerre, chars, épées, qui deviennent plus longues à l’époque de La Tène, pointes de lance, boucliers, casques et poignards ;


A la maison, chenets pour le foyer, cornes à boire, récipients, en métal ou en céramique selon qu’ils sont d’usage plus ou moins courant :


Des bijoux enfin,  devenus pour le grand public le signe de la celticité, bracelets, boucles d’oreilles, pendentifs, boucles de ceinture et fibules,
 
D’autres accessoires de la toilette : les rasoirs, et les miroirs, en particulier dans les îles Britanniques.





Les guerriers :
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Dans l'importance matérielle, la classe guerrière arrivait en tête : soumise à des attaques régulières, la survie de chaque "cité" gauloise dépendait de cette élite armée.









Les celtes construisaient pour se défendre des forteresses, "oppida", ou se regroupait l'ensemble de la tribu, ou encore des forts ou des places fortifiées à vocation uniquement militaires





La terreur qu'inspiraient les celtes, tenait en particulier à leur apparence extérieure. Les guerriers portaient des pantalons  et de longues capes, faits de tissus à carreaux de couleur.

Soit ils étaient tatoués, soit ils portaient des peintures de guerre de couleur bleue.
De plus, ils enduisaient de lait de chaux leur chevelure, qui se hérissait autour de leur tête.

Avant le combat, ils se mettaient en transe par des chants accompagnés de trompettes et en frappant rythmiquement leur glaive contre leur bouclier.

Leur armement se composait de bouclier de bois longs, de longues épées de fer et de lance, un casque de bronze ou de fer.d2622181f02443b78fea407c526239a1.jpg





En guise d'armure, Les Celtes riches portaient des cottes de mailles.
Ils combattaient à pied ou à cheval ou sur des chars.


f6c2c15f3e024a5dcf66bd6330820255.jpg Des auteurs classiques, comme Diodore de Sicile ou Polybe, nous apprennent en effet que celle-ci jouait chez les Celtes un rôle essentiel dans la pratique de la guerre. Polybe, commentant la bataille de Télamon qui a opposé les Celtes aux Romains en l'an 225 av. J.-C et s'est soldée par une cuisante défaite pour les troupes celtiques, précise que l'apparence a joué un grand rôle au cours de déroulement : "Effrayants aussi étaient l'aspect et le mouvement de ces hommes nus au premier rang, remarquables par l'éclat de leur vigueur et de leur beauté. Tous ceux des premières lignes étaient parés de colliers et de bracelets d'or".



Diodore a quant à lui, écrit : "Lorsque les armées se rangent sur le champ de bataille, les Celtes avancent habituellement jusqu'à la ligne de combat et mettent au défi de se battre, en combat singulier, même les plus courageux de leurs adversaires, tout en brandissant leurs armes afin de les terrifier. Si un de se battre, en combat singulier, même les plus courageux de leurs adversaire relève le défi, ils se mettent à réciter à haute voix les faits d'armes de leurs ancêtres et à proclamer leur propre bravoure, tout en malmenant et en anéantissant leurs adversaires après avoir généralement tenté de leur ôter leur combativité."

 

Arme célèbre : Le bouclier de Battersea
 



Le Bouclier de Battersea est un élément représentatif de l’art celte de l'île de Bretagne, dont la fabrication est datée du Ier siècle av. J.-C. ou, au plus tard, du début du Ier siècle ap. J.-C. Il a été retrouvé dans la Tamise à Battersea tout près de Londres en 1857

Son armature, à l’origine, était en bois et en cuir sur laquelle les artisans celtes ont appliqué et riveté un revêtement en bronze. Il se compose de cinq pièces : la plaque d’ensemble, l’orle et trois cercles ouvragés et reliés entre eux (ceux du haut et du bas de même taille, celui du centre étant beaucoup plus large). Il a la forme d’un rectangle aux bords arrondis et aux côtés latéraux incurvés. Des cabochons en pâte de verre rouge ornent la représentation.

Ses faibles dimensions (85 cm de hauteur) portent à croire qu’il s’agit d’un objet de prestige, ayant appartenu à un notable, à moins qu’il ne s’agisse d’un objet de culte, offert à titre votif à une divinité.

Il est exposé au British Museum à Londres.







 Les druides :

Ce sont les gardiens de la religion celte, ils accordent beaucoup d'importance aux sacrifices humains, à la chasse aux têtes et au culte du crâne (selon les auteurs de l'Antiquité ).
Le sacrifice humain permettait aux druides d'entrer en contact direct avec les dieux pour implorer leur bienveillance.
Le sang versé sur le sol à cette occasion symbolisait la force itale et assurait la fertilité de la terre.
En coupant la tête de leurs ennemis vaincus, les Celtes s'appropriaient leur force et le crâne constituait un trophée.

Les Celtes déposaient à l'entrée de leur temple les armes, boucliers...de leurs ennemis vaincus, elles étaient rituellement détruites par les druides et jetées dans les fosses entourant le sanctuaire.
 
la photo ci-contre représente le sanctuaire celtique de Gournay sur Aronde (60) : le portique d'entrée est décoré de crânes humains, de boucliers, lances et épées. Au fond se trouve le temple et dans l'enclos, les bovins qui servaient aux sacrifices
.

Le druide avait aussi un rôle de conseiller politique auprès du roi avec lequel il a pu former un binôme dans lequel le roi exerçait la souveraineté sous l’inspiration du druide.



Le druide Diviciacos, contemporain de Cicéron et directement à l'origine de la conquête romaine de la Gaule, apparaît notamment comme le chef politique des Éduens.


À tous égards, le druide était le personnage prédominant de la société celtique, à la fois ministre du culte, philosophe, gardien du Savoir et de la Sagesse, historien, juriste et aussi conseiller militaire du roi et de la classe guerrière. Il est également possible que toute la vie des Celtes ait été sous le contrôle des druides à certaines périodes.




Aussi, on peut penser que les druides ont joué un rôle fondateur pour l'ensemble de la civilisation celtique et pour le règlement de l’ensemble de la société celte.







Les cérémonies religieuses en l'honneur des dieux se déroulaient en plein air.
Parmi les Dieux ls plus importants, honorés dans plusieurs régions, on trouve :

  • Toutatis(Teutates, Totiourix, Teutanus), peut-être du proto-celtique * teuta (tribu)et * tato (père), assimilé par Lucain tantôt à Mercure tantôt à Mars. Toutatis serait peut-être le Dis Pater dont parle César, mais rien ne le prouve de façon explicite. On le considère parfois de façon schématique comme le dieu du ciel.
  • Taranis : peut-être du gaulois taran (tonnerre), ce qui n'est pas clair car il est aussi le dieu solaire et le dieu céleste. Ses attributs indiquent qu'il est en outre Dieu du tonnerre, dieu de la guerre, dieu du feu, dieu des morts, mais aussi dieu du ciel.
  • Esus : dieu artisan, dieu des voyages, protecteur des commerçants, défricheur de forêts et charpentier.
  • Lugos (Lug) : peut-être du proto-indo-européen * leuk (lumière). Dieu pan-celtique non attesté en Gaule mais dont le culte est considéré comme probable sur la base de la toponymie (Lyon/Laon/Ludgdunum, etc.). On a souvent pensé que le Mercure dont parle César était Lugos. Mais Mercure est aussi associé à Toutatis et à Esus.
  • Sucellos : dieu au maillet (qui tue et ressuscite) et au tonnelet (symbole de prospérité), il est l’équivalent du Dagda irlandais, qui possède des talismans aux mêmes fonctions : une massue et un chaudron. Dieu des forêts et de l'agriculture
  • Cernunnos : dieu-cerf, vraisemblablement une divinité du monde souterrain, intermédiaire entre le monde des vivants et celui des morts, mais aussi lié à la nature et aux animaux.
  • Epona : (du gaulois epos : cheval), protectrice des chevaux, attestée dans l’actuelle Bulgarie, dans les îles Britanniques et en Gaule.
  • Damona : le théonyme provient du gaulois damos qui signifie « vache ». Déesse des sources, elle apparait comme la parèdre de plusieurs divinités : Borvo, Albius et Moritasgus.
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P
<br /> Bonsoir. Passionnant. Les Celtes sont également réputés pour la finesse de leurs bijoux, certains sont resté inégalés.Les Pictes du nord de l'ecosse se peignaient également bleu.a+<br /> <br /> <br />
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K
<br /> merci pour votre commentaire papy martial !!<br /> <br /> <br />
A
<br /> Article très intéressant.<br /> <br /> Bonne continuation.<br /> <br /> <br />
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